- débonnaireté
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• 1242; de débonnaire♦ Littér. Caractère d'une personne débonnaire, de ce qui est débonnaire. ⇒ bénignité, bienveillance, bonté, faiblesse, indulgence, mansuétude. « Faudra-t-il que tout Verrières fasse des gorges chaudes sur ma débonnaireté ? » (Stendhal). ⊗ CONTR. Dureté, intransigeance, méchanceté, sévérité.⇒DÉBONNAIRETÉ, subst. fém.[Gén. à propos d'une pers., de son caractère, de son comportement] Qualité de celui/celle/ce qui est débonnaire.A.— Bonté, disposition à se montrer favorable et secourable à autrui. (Quasi-)synon. bienveillance, générosité, humanité, mansuétude; (quasi-)anton. cruauté, dureté, méchanceté. Le fruit de la grande bonté de votre loi, et de la débonnaireté de votre accueil (KAHN, Conte, 1898, p. 310-311). Vos yeux (...) on y lit la bonté, le songe, le dévouement, la richesse et la débonnaireté de l'âme (ARNOUX, Calendr., 1946, p. 176) :• 1. Les princes demandaient que l'on fît cesser ces désordres, en suivant les règles d'une bonne justice; ils voulaient pourtant que cette justice fût toute paternelle; ils déclaraient surtout que, selon la coutume de la noble maison de France, si accoutumée à la débonnaireté et à la pitié, ils souhaitaient qu'on ne gardât ni rancune ni malveillance...BARANTE, Hist. des ducs de Bourgogne, t. 3, 1821-24, p. 362.B.— Par affaiblissement. Facilité accommodante, familiarité amicale, indulgente dans les rapports avec autrui. (Quasi-)synon. clémence, douceur, indulgence, tolérance; (quasi-)anton. intransigeance, sévérité. Il (...) s'assit avec une débonnaireté assez mal jouée, et entama son petit discours (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 186).— P. anal. [À propos d'un animal] C'est un vieux chien (...) sa force cède pour moi (...) à une débonnaireté sans borne (GENEVOIX, L'Assassin, 1948, p. 95).C.— Péj. Complaisance excessive, par faiblesse de tempérament ou par bêtise. (Quasi-)synon. mollesse. Celui qui n'a pas de caractère du tout n'irrite jamais personne et recueille les avantages de sa continuelle débonnaireté (SAND, Beaux MM. Bois-Doré, t. 1, 1858, p. 85). Je suis niais à force d'indulgence, et toujours dupe de ma débonnaireté (AMIEL, Journal, 1866, p. 321) :• 2. L'Empereur s'est mis à rire (...) qu'est-ce que la popularité, la débonnaireté? disait-il. Qui fut plus populaire, plus débonnaire que le malheureux Louis XVI? Pourtant quelle a été sa destinée? Il a péri! C'est qu'il faut servir dignement le peuple, et ne pas s'occuper de lui plaire : la belle manière de le gagner, c'est de lui faire du bien; ...LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 1, 1823, p. 272.— En partic. [À l'égard d'un conjoint] Souffrirai-je (...) qu'elle se moque de moi avec son amant! Faudra-t-il que tout Verrières fasse des gorges chaudes sur ma débonnaireté? (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p. 125).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist. Ca 1170 debonereté « noblesse » (CHR. DE TROYES, Erec et Enide, éd. M. Roques, 1486); 1249 « bonté » (JEAN SARRASIN, 13, 3 ds T.-L.); 1580 péj. débonnaireté, et mollesse (MONTAIGNE, Essais, éd. A. Thibaudet, I, 1, p. 28). Dér. de débonnaire; suff. -té. Fréq. abs. littér. : 23. Bbg. Ac. FR. Dict. de l'Ac. Banque Mots. 1973, n° 5, p. 99.
débonnaireté [debɔnɛʀte] n. f.ÉTYM. V. 1170; de débonnaire.❖♦ Littér. Caractère d'une personne débonnaire, de ce qui est débonnaire. ⇒ Bénignité, bienveillance, bonté, faiblesse.1 Mais quoi ! s'écriait-il tout à coup en marchant d'un pas convulsif, souffrirai-je comme si j'étais un homme de rien, un va-nu-pieds, qu'elle se moque de moi avec son amant ! Faudra-t-il que tout Verrières fasse des gorges chaudes sur ma débonnaireté ?Stendhal, le Rouge et le Noir, XXI, p. 125.2 Sitôt que le peuple sera désarmé, il faudra encore acclamer la débonnaireté du lion; mais dès le lendemain, on pourra déjà insinuer que cette révolution que l'on croyait si pure n'a pas été sans mélange de crimes (…)Camus, Actuelles I, in Essais, Pl., p. 1547.3 En fait, il y a bien des personnes (…) qui (…) attachent une idée de naïve complaisance au rôle qu'il (Joseph) joua dans la nativité. Cette impression de débonnaireté un peu simplette se trouve encore aggravée par l'habitude de superposer à la personne du saint celle de l'autre Joseph qui se déroba aux avances de la femme de Putiphar.M. Aymé, le Vin de Paris, « La grâce », p. 87.REM. On trouve chez Goncourt (Journal, t. V, p. 74) la var. débonnarité.❖CONTR. Cruauté, intransigeance, jalousie, méchanceté, sévérité, susceptibilité, tyrannie.
Encyclopédie Universelle. 2012.